Manger mieux, bouger plus, des plaisirs qui s'apprennent

Les parents de l'Espace parents du collège Francine Fromond ont invité les parents à venir rencontrer un spécialiste de l'alimentation du programme Nutrition Santé Adolescences proposé par le Conseil général du Val de Marne.

Helène Brugerolles, diététicienne, intervient dans des classes et des ateliers pour les adolescents en surpoids dans le cadre du programme Nutrition Santé Adolescences du Conseil général.

Elle nous présente ce programme en nous expliquant l'origine et l'importance de ce dispositif. L'idée de mettre en place un tel dispositif est venue après une étude sur le surpoids des adolescents.  A été établi un programme pilote qui vise  à apporter  de façon préventive des repères et des appuis pour que le plaisir de manger et de bouger rime avec bonne santé et à apporter un soutien tout particulier aux jeunes déjà en surpoids et à leurs familles, lorsque ces repères sont plus difficiles à poser.

v  Trois dispositifs sont mis en œuvre : 

-      Education critique à la consommation alimentaire : faire des adolescents des consommateurs avertis ; des interventions sont programmées sur plusieurs séances dans des classes comme une sensibilisation à l’équilibre alimentaire, un travail sur les emballages des produits alimentaires, sur les publicités concernant les produits alimentaires, proposer des petits déjeuners typiques, travailler avec les mairies dans les commissions d’établissement des menus des collectivités,…   En 2009-2010, 73 classes ont participé à ce projet dans 42 établissements du département.

-      Promotion de la consommation de fruits : Un partenariat est établi entre les services  de restauration, l’APFL( l’association des professionnels des fruits et légumes) et les Mins de Rungis pour que les enfants puissent goûter des fruits à point. Des dégustations de fruits sont proposées pour le déjeuner à la cantine ou le goûter. L’année dernière, 70 collèges ont participé à ce projet autour des fruits.

-      Education thérapeutique pour la prise en charge des adolescents en surpoids : Un dépistage systématique est fait dans toutes les classes de 5ème par les infirmières scolaires qui notent les indices de masse corporelle. Elles proposent aux enfants en surpoids une prise en charge avec des ateliers ( 14-15 séances sur un semestre). Encadrés par des animateurs spécialisés, des profs  de sport, des nutritionnistes, ces jeunes ( 11-14 ans et 15-20 ans) apprennent à faire des menus équilibrés, des activités sportives . On leur donne des astuces pour le quotidien. On essaie de stimuler leur motivation à faire quelque chose. On travaille l’aspect sensoriel, l’image du corps, les émotions, l’expression corporelle. On s’est aperçu qu’il était mieux de travailler sur les sensations, les choix, les découvertes des aliments plutôt que d’imposer des  restrictions car sinon les jeunes perdent du poids, puis reprennent du poids, … et se retrouvent en surpoids à 40 ans. On a supprimé les interdits purs.

 Cette année, il n’y a pas eu d’atelier ouvert sur Fresnes.

vQuelques conseils pour « bien manger » :

-Trois repas par jour sont préconisés et il faut espacer la prise d’aliments d’au moins quatre heures ( Il faut quatre heures pour que l’estomac soit vide une fois la digestion enclenchée). Si on mange quand même, on dérègle l’organisme qui va stocker les aliments supplémentaires apportés.

- Quand on commence un repas, il faut manger pendant 30 minutes avant que la sensation de satiété soit ressentie. Quand on mange trop vite, on peut avoir l’impression d’être gavé mais le cerveau, lui, n’a pas intégré la satiété et par exemple, peut enclencher l’envie de manger une heure après.

- Pendant le repas, il faut mâcher. L’estomac n’est pas fait pour faire le travail des dents. Le broyage des aliments par les dents et la salive aident à la digestion.

- Essayer de ne pas dîner trop tard : quand on mange très tard, la digestion n’est pas forcément terminée avant de se coucher. Cela prend plus longtemps et on se réveille parfois en n’ayant pas faim .

- Manger léger le soir même si on n’a pas beaucoup mangé à midi.

- Faire un vrai petit déjeuner : c’est le repas le plus important

vQuelques pistes pour aider nos enfants à mieux manger :

-Ouvrir leur horizon alimentaire : proposer des aliments variés

- leur proposer si possible des aliments de bonne qualité , prendre le temps de bien choisir et bien cuisiner,

-les impliquer dans la préparation du repas

- pour faire manger des fruits , proposer des milkshakes, des brochettes de fruits,…

- Leur expliquer que quand on a soif, on peut boire quand on veut mais de l’eau. Les boissons sucrées déclenchent dans le cerveau l’idée que l’on commence un vrai repas.

vQuestions- réponses, échanges d’idées :

L’enfant à l’adolescence se met à manger plus pour diverses raisons. Le sport permet de réguler l’alimentation. Après une activité sportive, on n’a pas faim tout de suite ; une heure après, on a vraiment faim et on arrivera mieux à satiété . Si on pratique une activité sportive, on réduit les risques. Mais, à l’adolescence, on n’a pas toujours envie de faire du sport !

Que faire pour le goûter  quand il est tard ? : Les jeunes sortent parfois du collège à 17H30-18h00 et  ont faim en rentrant . Que leur proposer comme goûter sachant que le diner est prévu 1H30 ou 2H00 plus tard ?

Que privilégier pour le dîner lorsque l’on sait que la plupart des membres de la famille ont déjeuné le midi dans une cantine ou sur le pouce ? Est-on sûr que les enfants mangent bien en restauration scolaire ?

Il est effectivement difficile de concilier une alternance de repas et une prise d’aliments équilibrés avec les conditions de vie actuelles et les différences d’horaires. L’on sait que les enfants ne mangent pas tout à fait correctement à la cantine ; ils choisissent ce qu’ils veulent parmi ce qui est proposé, font des échanges entre eux… malgré la volonté des services de restauration de proposer des menus équilibrés.

En tant que parent, on a tendance à vouloir faire plaisir à nos enfants et à privilégier leurs aliments préférés. On «  récompense » par quelque chose à manger. C’est un comportement typiquement français. Il y a le plaisir de manger, d’échanger, partager. Des habitudes se sont créées. Il y a un côté festif qui s’installe de plus en plus lors des repas. Les industriels se sont mis à proposer des produits de plus en plus attractifs, ludiques, de plus en plus salés et sucrés pour susciter l’envie chez  les enfants et les jeunes et créer des besoins.

Et pourtant,  un kilo de fruits est moins cher qu’un paquet de gâteaux de 250 grammes !

Les slogans du type «  5 fruits et légumes par jour » sont bien connus de tout le monde mais ils ne provoquent pas encore des changements alimentaires durables. Il faut bien les interpréter pour mieux les appliquer : 5 portions signifient 5 poignées. Un verre de jus d’orange peut être considéré comme une portion si il s’agit de 100% pur jus. Ces messages servent malgré tout de cadrage, de garde-fou.

S’il y a des enjeux économiques , il y a surtout des enjeux de santé publique ! Aujourd’hui, de plus en plus d’adultes d’un poids normal développent en vieillissant du diabète, des triglycérides, du cholestérol, de l’hypertension… C’est une conséquence de la mauvaise alimentation plus jeune.

vPerspectives… Quelles actions au sein du collège ?

Il faut agir en prévention le plus tôt possible. Nos jeunes sont fortement sollicités pour consommer des produits aussi  alléchants que déséquilibrés et peu capables de les éviter. Aidons-les  à réfléchir à leur consommation !

-      Le programme proposé en 6^ème sur le petit déjeuner, qui est très bien, devrait faire l’objet de « piqûres de rappel » tous les ans ( 5^ème, 4^ème, 3^ème)

-      Quand il y a une semaine du fruit, on pourrait demander à ce que les fruits soient distribués à 13h30 par exemple une fois dans la semaine pour que même les externes puissent en profiter.

-      L’on pourrait demander que les jeunes puissent manger à mi-temps à la cantine.

-      Il serait souhaitable qu’une fontaine d’eau soit installée

-      Nous pourrions demander à participer aux commissions d’harmonisation des menus et y associer une classe

-      Solliciter des organismes qui prêtent des expos sur le thème de l’alimentation ( Le Conseil Général peut prêter une expo «  le goût de la pub » ; la MGEN, la Cramif proposent également des expos)

-      Récupérer des affiches, des documents pour étayer les actions menées au collège autour de la nutrition

Nous adressons tous nos remerciements à Mme Defrade qui a répondu positivement à notre demande d’ intervention dans le cadre d’un café parents et à Mme Brugerolles qui a animé ce café parents avec une grande compétence et beaucoup d’enthousiasme.

Secrétaire : Isabelle Dutronc, parent d’élève